Du 7 au 13 mars 2022, c’est la semaine européenne de sensibilisation et d’information sur l’endométriose. Ailleurs dans le monde (notamment dans les pays anglo-saxons), c’est tout le mois de mars qui est consacré à l’endométriose. L’occasion pour Dianina de participer à cet effort en décortiquant de façon simple et accessible à toutes, les principaux éléments relatifs à cette maladie et ce qui l’entoure.
L’endométriose, c’est quoi ?
L’endométriose est une maladie gynécologique chronique bénigne qui touche environ 10% des femmes en France. Elle se caractérise par la présence de fragments de muqueuse utérine (endomètre) en dehors de l’utérus.
L’endométriose se manifeste chez les femmes en âge de procréer et apparaît parfois dès l’adolescence. Elle régresse avec la ménopause.
L’endomètre, c’est quoi ?
L’endomètre est la muqueuse qui tapisse l’intérieur de la cavité de l’utérus. Chez les mammifères, elle recouvre le placenta. Son rôle est essentiel pour toute femme qui souhaite procréer : il permet d’accueillir l’œuf fécondé en début de grossesse (la nidation).
Chaque mois, l’endomètre s’épaissit pour atteindre son épaisseur maximale durant la phase d’ovulation.
De quoi se compose l’endomètre ?
L’endomètre se compose de deux couches :
- La couche dite fonctionnelle : celle qui va évoluer en fonction des différentes périodes du cycle sous l’influence des hormones (les œstrogènes). C’est cette couche qui de désagrège en l’absence de fécondation (les règles).
- La couche dite basale : elle n’est pas influencée par les variations hormonales. C’est elle qui produit une nouvelle couche fonctionnelle chaque mois après les menstruations (lorsqu’il n’y a pas eu de fécondation).
L’endomètre est composé de cellules, de glandes mais également de veines et de vaisseaux. Il est parcouru par les artères du myomètre (le muscle de l’utérus) qui se prolongent en deux autres types d’artères : les droites (qui vont irriguer la couche basale) et les spiralées (qui irriguent la couche fonctionnelle). Ces dernières apparaissent et disparaissent avec la couche fonctionnelle à chaque cycle.
Quelle est la bonne taille de l’endomètre ?
L’épaisseur normale de l’endomètre est de 4 à 8 mm en début de cycle, et de 8 à 14mm au moment de la phase d’ovulation. Chez la femme ménopausée, l’endomètre ne doit pas dépasser 5 mm d’épaisseur (hors traitement hormonal).
Au-dessous ou au-dessus de ces seuils, on considère que l’endomètre est trop fin ou trop épais.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer que l’endomètre s’épaississe anormalement, comme la prise d’un traitement hormonal substitutif mal équilibré, le surpoids ou l’obésité, certains facteurs génétiques, l’hypertension, le cancer de l’endomètre, etc.
Une chute d’hormones, la prise de pilule minidosée, un déficit artériel ou veineux peuvent expliquer une atrophie de l’endomètre (quand il devient trop fin). Un endomètre trop fin est un frein à la grossesse car la muqueuse n’est alors plus assez épaisse pour supporter la nidation.
Les différentes maladies de l’endomètre
Plusieurs pathologies utérines peuvent affecter les femmes en lien avec leur endomètre :
- L’endométriose : maladie gynécologique chronique bénigne qui touche environ 10% des femmes en France. Elle se caractérise par la présence de fragments de muqueuse utérine (endomètre) en dehors de l’utérus.
- L’adénomyose : maladie que l’on définit généralement comme l’endométriose à l’intérieur de l’utérus. C’est également une maladie chronique bénigne qui résulte d’une anomalie au niveau de la jonction entre l’endomètre (muqueuse) et le myomètre (muscle). Des cellules de l’endomètre vont s’infiltrer dans le muscle.
- Les polypes : Il s’agit d’une tumeur bénigne le plus souvent qui se développe sur la muqueuse de l’endomètre entraînant un épaississement anormal.
- Le cancer : c’est le deuxième cancer gynécologique le plus fréquent en France après le cancer du sein. Une multiplication anormale des cellules de l’endomètre se produit sous l’influence de plusieurs facteurs comme par exemple un excès d’œstrogènes. Traité précocement, le taux de survie est de 95% à 5 ans.
Les symptômes des maladies utérines
Les douleurs pelviennes et du bas-ventre sont le symptôme commun à toutes les pathologies relatives à l’endomètre. Lors les douleurs (dysménorrhée) ne passent pas avec un simple antalgique, il convient alors de consulter un praticien pour effectuer un diagnostique plus poussé. Les saignements, anormalement abondants, ou au contraire sporadiques, ainsi que le moment auquel ils interviennent (par exemple en dehors des règles) sont également à prendre en compte et peuvent alerter.
Dans tous les cas, il est fortement recommandé de consulter son gynécologue dès que les symptômes vous paraissent anormaux. Des douleurs excessives pendant les règles (c’est-à-dire qui ne passe pas avec un simple antalgique) ne sont pas normales. De même, les douleurs durant les rapports sexuels (dyspareunie) doivent également vous alerter.
Chez Dianina, nous sommes convaincues qu’une féminité épanouie passe par une connaissance de son corps et de son cycle. Nous aidons les femmes à prendre pleinement conscience de leur féminité en s’informant et relayant l’information sur tout ce qui touche au cycle féminin.
S’épanouir en tant que femme, c’est également être attentive à son corps, à ce qu’il exprime, à ses manifestations. Nous encourageons les femmes à consulter régulièrement des spécialistes et des experts de la féminité et du cycle féminin pour augmenter cette indispensable conscience de soi et éventuellement prévenir d’éventuels maux qu’il faudrait traiter.
Les règles et le cycle menstruel demeurent encore un sujet tabou, même si petit à petit les mentalités sont en train d’évoluer. S’informer et relayer l’information pertinente participe de ce mouvement de prise de conscience et de réappropriation par les femmes de leur féminité.
Dans cette série d’articles sur l’endométriose, nous entendons donner la parole à des femmes atteintes de différentes pathologies. N’hésitez pas à nous contacter si vous voulez partager un témoignage. Outre l’importance de consulter un praticien, il est essentiel de ne pas rester seule face à ses interrogations et à certains symptômes qui peuvent parfois nous rendre la vie difficile.
Même si l’endométriose ou d’autres pathologie associées sont bénignes, il convient de ne pas nier ou minimiser l’impact qu’elles peuvent avoir sur nos vies de femmes. En parler, c’est déjà sensibiliser les générations futures et contribuer à briser le tabou qui entoure les règles.
Parlons-en !